Michelangelo Pistoletto, plasticien contemporain italien, né en 1933 à Biella, peintre et sculpteur. Connu à partir des années 1960, et rejoint le mouvement Arte Povera à partir de 1967.
Biographie[]
Michelangelo Pistoletto est né à Biella en 1933. Sa formation artistique a commencé dans l'atelier de son père, un peintre et restaurateur, où il est allé travailler à l'âge de quatorze ans. Il a ensuite fréquenté l'école Armando Testa de conception de publicités. En 1955, il commence à exposer les résultats du travail sur l'auto-portrait qui a caractérisé sa peinture dans la fin des années cinquante. Il reçoit le Prix San Fedele à Milan en 1958.
Michelangelo Pistoletto au début des années 1960 affirme déjà une démarche spectaculaire et décisive avec ses Quadri specchianti, il surprend et force la réflexion avec les Objets en moins. En l’espace de quelques mois, à l’articulation de 1965 et 1966, il crée un ensemble d’œuvres insolites, non par leur aspect étonnant de banalité parfois (mobili, letto, …) mais par leur juxtaposition dans un même espace, celui de son atelier tout d’abord, puis celui des galeries contemporaines les plus innovantes. « En 1965-66, j’ai regroupé une série de travaux sous le titre Objets en moins. Bien que proposés en tant que volumes, tous ces objets faisaient appel à une idée de soustraction, de déplacement matériel, de matérialité qu’ils ne tentent pas de faire coïncider avec le pouvoir obtus d’une monumentalité aliénante. » . Des objets aussi divers qu’une Vierge de bois ancien protégée d’un plexiglas de couleur orange (Scultura lignea 1965-66), une gigantesque rose épanouie réalisée dans du carton ondulé et partiellement brûlé (Rosa bruciata 1965), côtoient la photographie en grande dimension des oreilles de Jasper Johns, quand ce n’est pas une vitrine oblique exposant des vêtements masculins (Vetrina 1965). La synthèse de cette série est le M3 d’infini, un cube fermé dont les six faces intérieures sont des miroirs. Évidemment de l’extérieur on ne voit pas ces miroirs qui dans l’obscurité de la boîte se reflètent mutuellement à l’infini, du moins on l’imagine ; c’est la quintessence de la notion d'art conceptuel.
Ces œuvres précèdent l’appareil théorique de l’Arte Povera défini par Germano Celant en 1967. Si Michelangelo Pistoletto n’a pas fait partie de la présentation du groupe à la Galerie la Bertesca de 1967, sa première participation a lieu à la Galerie Stein-Sperone-Il Punto en décembre 1967 pour “Con temp l’azione”. Le travail de Michelangelo Pistoletto prend forme dans le prolongement des années 1950 et de leur climat d’aliénation et d’angoisse existentielle, de malaise culturel propre à une société toute focalisée sur le bien-être. L’artiste affronte cette société, le monde de l’art et ses diktats financiers ou esthétiques. L’époque bouillonne d’idées créatives dans tous les domaines de l’art, tant en écriture qu’en musique ou au théâtre, sur une scène où se conjuguent les activités. Venere degli Stracci 1967, Borna miliare 1967 sont issus du répertoire antique, mais la Borne porte gravée la date de 1967, et Vénus est à moitié enfouie dans un amas de chiffons colorés, usagés, symbole du consumérisme contemporain en même temps que rappel du mode de vie traditionnel de ces familles où l’on utilisait le moindre matériau jusqu’à ce qu’il tombe en poussière.
Michelangelo Pistoletto poursuit ses interrogations sur le miroir dans une autre direction. Il travaille sur la structure fondamentale du matériau, la divisant en deux puis en quatre, puis… en fragments qui tous ont la même fonction que l’élément principal. Il procède par division-multiplication du miroir. Chaque partie a le pouvoir de capter l’univers et de le restituer. Pistoletto donne une extension à la fonction fondamentale du miroir en le partageant, jusqu’à approcher la notion de l’infini. Ses œuvres deviennent de plus en plus imposantes, jouant des répercussions visuelles dans des espaces choisis pour leur atmosphère de méditation.
En 1968, à la Biennale de Venise, Pistoletto présente le manifeste de la « Collaboration ». C’est à partir de là que naît le Zoo, un groupe ouvert qui propose un art d’échange créatif, c’est-à-dire de découverte de l’identité de « l’autre ». Il ne s’agit pas d’action purement théâtrale ni de happening, mais d’une activité intersubjective qui a pour ambition de créer au-delà de l’objet. Ce genre d’activités se poursuit tout au long de son existence d’artiste et il y mêle famille, amis, artistes, jusqu’à ce qu’il concrétise son dessein en créant Cittadellarte en 1996, à Biella. C’est l’action de diviser-multiplier le miroir qu’il applique à la société microcosmique de Cittadellarte. Dans une ancienne filature de cette région autrefois spécialisée dans la fabrication de fils à partir des plus belles laines, dans un lieu à l’architecture grandiose, il propose à des chercheurs, à des artistes confirmés ou en gestation, des écrivains, des scientifiques une manière de creuset où les échanges d’idées peuvent faire naître une collaboration fructueuse et active en matière de dynamique sociale.
En 1981, à Salvatore Ala Gallery à New York, il présente La Nativité , un premier exemple des sculptures en polyuréthane rigide, il a créé dans les années quatre-vingt. En 1984, il refait certaines de ces œuvres en marbre et à grande échelle dans son exposition personnelle à Forte di Belvedere à Florence. De 1985 à 1989 il créé un nouveau cycle d'œuvres, composées de surfaces et de volumes dans des matériaux et des couleurs sombres, exposées à la Galleria Persano à Turin et à la Galleria Pieroni à Rome.
En 1991, il fut nommé professeur de sculpture à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne, poste qu'il a gardé jusqu'en 1999. Avec ses élèves, il développe un programme novateur pour briser les barrières traditionnelles entre les disciplines artistiques. En 1993, il commence la phase appelée Inscription art.
En 2003, il reçoit le Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à la Biennale de Venise. Lors de la même Biennale, il a présenté Love Difference, Mouvement artistique pour une Politique Inter-méditerranéenne , un projet né en avril 2002 à la Cittadellarte, pour lequel Pistoletto fait une grande table qui reflète la forme du bassin méditerranéen, autour de laquelle de nombreuses activités ont lieu.
En 2010, Michelangelo Pistoletto a écrit l'essai «le Paradis Troisième", publié par Marsilio Editori. Il comme cela a été nommé directeur artistique de Evento 2011 à Bordeaux.
Expositions (sélection)[]
Michelangelo Pistoletto a participé douze fois à la Biennale de Venise (1966, 1968, 1976, 1978, 1984, 1986, 1993, 1995, 2003, 2005, 2009, 2011) et quatre à la Documenta de Kassel (1968, 1982, 1992 et 1997).
- 1966, Walker Art Center, Minneapolis
- 1967, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles
- 1969, Musée Boymans van Beuningen, Rotterdam
- 1973, Kestner Gesellschaft, Hanovre
- 1974, Matildenhohe, Darmstadt
- 1976, le Palazzo Grassi , Venezia
- 1978, Nationalgalerie, Berlin
- 1979, Rice Demenil Musée de Houston
- 1983, Palacio de Cristal, Madrid
- 1984, Forte di Belvedere, Florence
- 1988, PS1, New York; Staatliche Kunsthalle de Baden-Baden
- 1989, Kunsthalle, Berne, Secession, Vienne
- 1990, Galleria Nazionale d'Arte Moderna, Rome
- 1991, Museet pour Samditkunst, Oslo
- 1993, Deichtorhallen, Hambourg
- 1994, Musée National d'Art Contemporain, Séoul
- 1995 Musée des 20. Jahrhunderts, Wien
- 1996, Lenbachhaus, Munich
- 1997, Centro per l'Arte Contemporanea Luigi Pecci, Prato
- 1999, MMAO, Oxford, Fondation Henry Moore, de Halifax, Galerie Taxispalais, Innsbruck
- 2000: GAM, Turin; MACBA, Barcelone; Fondazione Burri, Città di Castello
- 2001, Musée Contemporain de la Bosnie, Sarajevo; Musée Ludwig, Budapest
- 2003, MuHKA, Anvers
- 2005, Galleria Civica, Modène
- 2007, MAMAC, Nice; NCCA, Mosca
- 2010: Philadelphia Museum of Art , Philadelphie
- 2011: MAXXI, les Roms
Galeries[]
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